Née en 1913 en Argentine, Alicia Penalba grandit dans un environnement en perpétuel mouvement, se déplaçant entre l’Argentine et le Chili en suivant le travail de son père. Adolescente, elle fuit un foyer familial oppressant et s’inscrit aux Beaux-Arts de Buenos Aires, mais doit interrompre sa formation pendant dix ans en raison de difficultés financières. Cependant, elle continue à peindre et commence à exposer ses œuvres, sans jamais perdre sa passion pour l’art.
En 1948, une bourse du gouvernement français lui permet de partir à Paris, où elle s’installe définitivement pour renouer avec ses ambitions artistiques. Là, elle poursuit sa formation en gravure à l’École des beaux-arts, avant de se consacrer pleinement à la sculpture, notamment auprès de Horacio García Condoy et d’Ossip Zadkine à l’Académie de la Grande Chaumière. C’est dans cette atmosphère cosmopolite qu’elle se lie d’amitié avec une nouvelle génération de sculpteurs comme Marta Colvin, Étienne Hajdú et François Stahly. Influencée par les sculptures de Brancusi, Arp, Giacometti et Pevsner, elle abandonne définitivement la peinture pour une sculpture abstraite qu’elle façonne dans la solitude de son atelier de Montrouge, utilisant des matériaux variés tels que la pierre, l’argile, le plâtre et le bronze.
À partir de 1952, Alicia Penalba crée ses célèbres Totems, des compositions verticales qui mêlent formes végétales et architecturales, et qui sont rapidement exposées dans des salons et galeries parisiennes. Sa réputation en tant que figure centrale de la sculpture abstraite se solidifie. Dans les années 1960, elle élargit son répertoire, explorant l’horizontalité et les courbes, et créant des sculptures dynamiques qui évoquent les paysages immenses qu’elle a connus dans son enfance. Ses œuvres sont imprégnées d'éléments naturels, minéraux, végétaux et marins, mais aussi de symboles mythologiques.
Alicia Penalba réalise également des projets monumentaux en dialogue avec la nature ou l’architecture et expérimente de nouveaux matériaux comme le polyester et l’acier. Parallèlement, elle s’intéresse au dessin et à la gravure. Dès la fin des années 1960, son œuvre rencontre un grand succès international, avec des expositions en Europe, aux États-Unis et en Amérique latine. En 1977, le musée d’Art moderne de la Ville de Paris lui consacre une rétrospective, saluant sa carrière. Tragiquement, celle-ci est interrompue quelques années plus tard par un accident de voiture, laissant un héritage artistique majeur.