Ernest Boiceau, né le 30 novembre 1881 à Lausanne et décédé le 16 mars 1950 dans l'Essonne, est un designer et décorateur suisse de l'entre-deux-guerres.
Issu de la grande bourgeoisie suisse, Boiceau étudie le dessin, la peinture, et l'architecture à l'École des Beaux-Arts de Paris. De 1900 à 1910, il voyage et se consacre à la peinture.
Dans les années 1910, Boiceau se tourne vers la broderie et les tissus d'ameublement. Installé rue des Moulins à Paris, il s'illustre notamment en créant des broderies perlées et pailletées pour les costumes de l'Opéra, des théâtres parisiens, et pour de grands couturiers comme Edward Molyneux ou la maison Worth. Il ouvre ensuite sa propre maison avenue de l'Opéra.
Au milieu des années 1920, il diversifie son activité en créant des meubles et des objets. Il dépose un brevet pour un procédé de tissage inspiré de la technique inventée par Émile Cornely et Antoine Bonnaz en 1865, permettant de fabriquer des tapis au point Cornely avec un aspect texturé et vivant. En 1928, il lance un cabinet de décoration intérieure rue Pierre-Charron à Paris.
Reconnu comme décorateur, il participe aux Salons d'automne de 1928 et 1929, et se fait connaître en France et à l'étranger. Jusqu'en 1935, il crée des objets, luminaires, et meubles à partir d'essences de bois rares, souvent agrémentés d'incrustations d'ivoire ou d'ébène, ainsi que des tapis somptueux tissés au point de Cornely. Avec une demande croissante, il ouvre une nouvelle boutique avenue Matignon et décide de se consacrer entièrement à la décoration, cédant son atelier de broderie à ses salariés, qui fondent « Félix et compagnie ».
Boiceau collabore avec des décorateurs renommés tels qu'Elsie de Wolfe, David Adler, et Frances Adler Elkins, utilisant des matériaux variés comme le verre coloré, le cuir clair, et le bronze. Parmi ses prestigieux clients figurent la princesse Bibesco, Louis Cartier, Cécile Sorel, et Jean-Charles Worth.
Il cesse son activité au début de la Seconde Guerre mondiale.