Eugène Marioton, né le 7 avril 1854 et mort le 12 septembre 1933, est un sculpteur, médailleur et graveur français, reconnu pour ses œuvres marquées par une grande finesse de détail et un style académique caractéristique de la fin du XIXe siècle. Il naît à Paris dans une famille d'artistes, étant le frère cadet des sculpteurs Claudius Marioton et Jean Alfred Marioton. Très tôt, il est initié à l’art par son frère Claudius et montre un talent précoce pour le dessin et la sculpture. Il entre à l'École des Beaux-Arts de Paris, où il est l'élève du sculpteur Pierre-Jules Cavelier, un artiste réputé pour ses œuvres néoclassiques et ses portraits en buste.
Marioton commence à exposer au Salon des Artistes Français dès 1882. Il se fait rapidement remarquer pour ses sculptures de bronze qui capturent à la fois le réalisme et l'élégance académique. Son style se caractérise par une grande maîtrise technique, une attention méticuleuse aux détails anatomiques et une capacité à saisir l'expression humaine dans ses œuvres. Il crée de nombreuses statues et bas-reliefs en bronze, mais également des œuvres monumentales pour des édifices publics. L’une de ses œuvres les plus célèbres est la statue de La Jeunesse, présentée au Salon de 1884, qui incarne à la fois la grâce et la vigueur, typique de la tendance naturaliste de l'époque. Eugène Marioton réalise également plusieurs bustes de personnalités importantes de l’époque, ainsi que des sujets mythologiques et allégoriques.
Marioton est surtout connu pour ses œuvres en bronze, parmi lesquelles figurent La Pensée (1887), un bronze figuratif montrant une figure féminine pensive, une de ses œuvres les plus remarquées, La Nature dévoilée (1890), qui représente une figure allégorique de la nature en bronze, exposée au Salon de la Société des Artistes Français, ainsi que Le Travail et La Patrie, deux statues réalisées pour le monument de Charles François Gounod à Saint-Cloud. En tant que médailleur, Marioton a également gravé des médailles commémoratives, souvent sur des thèmes patriotiques ou culturels, ainsi que des médailles de sport et des récompenses pour des expositions. Son talent dans ce domaine lui a valu une grande reconnaissance dans les cercles artistiques de l'époque.
Eugène Marioton reçoit de nombreux prix au cours de sa carrière, dont plusieurs médailles au Salon des Artistes Français. Il est fait chevalier de la Légion d'Honneur en 1895, une reconnaissance de l'importance de sa contribution à la sculpture française de l’époque. Son travail est caractérisé par une fusion de réalisme et de romantisme, avec une forte influence des mouvements artistiques classiques. Bien que moins connu que certains de ses contemporains, Marioton joue un rôle significatif dans la scène artistique parisienne de la fin du XIXe siècle, contribuant à des commandes publiques et privées, et influençant de jeunes sculpteurs de son temps.
Marioton continue à travailler jusqu’à ses dernières années. Il meurt à Neuilly-sur-Seine en 1933. Sa carrière laisse une empreinte durable sur la sculpture française, et ses œuvres continuent d'être exposées dans des musées et des collections privées. Ses créations témoignent d’une époque riche en explorations artistiques, où l’académisme se mêle aux prémices du modernisme. Aujourd'hui, ses œuvres sont encore recherchées par les collectionneurs et sont présentes dans plusieurs musées, notamment en France, où elles témoignent de la virtuosité et du savoir-faire des sculpteurs de la fin du XIXe siècle.