FRANÇOIS-XAVIER LALANNE (1927 - 2008)
"Ce ne sont pas des meubles, ne sont pas des objets, ce sont des sculptures ayant... une forme d'utilité. Une utilité quelquefois, quelque part ? Et parfois pas du tout… "[1]

FRANÇOIS-XAVIER LALANNE (1927 - 2008)

Né en 1927 à Agen, François-Xavier Lalanne s’installe à Paris à 18 ans et étudie peinture, dessin et sculpture à l’Académie Julian. Afin de pouvoir poursuivre la carrière de peintre à laquelle il se destine, il travaille comme gardien au Musée du Louvre, au cours de l’hiver 1948-49.

C’est là qu’il trouve un des premiers fondements de son art dans l’observation des sculptures de Mésopotamie, d’Egypte ou de la Rome Antique. Lalanne raconte : "Vu le peu de visiteurs qui fréquentaient quotidiennement le musée, je passais le plus clair de mon temps à observer, à contempler une sculpture (…)j'étais comme un photographe, mes yeux ont réalisé plus de mille clichés de la Vénus de Milo, du bœuf Apis."[1] De ce rapport privilégié avec les œuvres (il avouera plus tard s’être autorisé à chevaucher le fameux Taureau Apis !) provient sans doute cette idée directrice que le spectateur doit pouvoir entrer en contact physiquement avec la sculpture pour en saisir toutes les nuances.

 

Une autre source du vocabulaire plastique de François-Xavier Lalanne est sans doute à chercher dans ses années de jeune artiste. En effet et depuis son atelier de l’impasse Ronsin, près de Montparnasse, il rayonne jusqu’à celui de Brancusi et ses bronzes rutilants, fréquente les surréalistes et les nouveaux réalistes, et s’intéresse à la stylisation animalière des œuvres de François Pompon.

 

Enfin, François-Xavier Lalanne fait la rencontre d’une vie en 1952, celle de sa femme Claude, elle-même artiste. Avec elle il abandonne la peinture pour se tourner définitivement vers la sculpture, développant un bestiaire malicieux sous des attitudes solennelles, où la sculpture retrouve une dimension familière et parfois même fonctionnelle : une sculpture de Lalanne se touche. Une œuvre de Lalanne vit.

 

Le travail en commun de ceux qu’on appellera rapidement "Les Lalannes" (même si chacun réalise aussi des œuvres indépendantes) débute en 1956. En 1964 a lieu "Zoophites", leur première exposition personnelle, à la galerie J de Jeanine Restany. François-Xavier y présente son "Rhinocrétaire", une sculpture de rhinocéros en laiton formant bureau. C’est ensuite le coup d’éclat du couple au Salon de la Jeune Peinture de 1966 où ils présentent un troupeau des culptures de moutons pouvant également faire office de banquette. Un pied de nez absolu quand ni l’art animalier ni la figuration ne sont à la mode !

 

Cet art fantasque et poétique séduira toutefois une clientèle de collectionneurs avertis et prestigieux parmi lesquels on retrouve Pierre Bergé et Yves Saint Laurent, les Noailles, les Rothschild, ainsi que des décorateurs célèbres dont l’iconique Peter Marino qui collectionne leurs œuvres et a contribué à leur reconnaissance à travers le monde[2].L’Etat Français également acquiert plusieurs pièces du couple, tandis que François-Xavier Lalanne réalise pour le Manufacture Nationale de Sèvres plusieurs projets entre 1964 et 1978 (le Bar-Autruche, la Sauterelle-Bureau, le Canard Blanc…)

S’ajoutent à cette œuvre plurale et toujours matinée de merveilleux plusieurs sculptures monumentales disséminée de par le monde.

 

François-Xavier Lalanne décède en 2008. Deux ans plus tard une rétrospective est consacrée au couple au Musée des Arts Décoratifs de Paris. Puis, en 2021[3], une exposition au château de Versailles d’œuvres du couple, "Les Lalanne à Trianon", un titre en forme d’axiome qui termine d’inscrire dans l’histoire des œuvres qui "ne sont pas des meubles, ne sont pas des objets, ce sont des sculptures ayant... une forme d'utilité. Une utilité quelquefois, quelque part ? Et parfois pas du tout… " [1]

[1] François-Xavier Lalanne

[2] In Daniel Abadie : "Lalanne(s)",Paris, 2008, page 295

 

[3] on lui doit notamment le commissariat de l’exposition « Les Lalannes » au Musée des Arts Décoratifs de Paris du 18 mars au 4 juillet 2010

 

[4] du 19 juin au 10 octobre

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