JACQUES LE CHEVALLIER (1896 - 1987)
"Serai-je peintre, décorateur ou artisan d'art ?" [1]

JACQUES LE CHEVALLIER (1896 - 1987)

Jacques Le Chevallier naît à Paris en juillet 1896 et entre en 1911 à l'Ecole Supérieure des Arts Décoratifs de Paris où il étudiera la gravure et la tapisserie jusqu’en 1915, date de sa mobilisation comme ambulancier au service de santé des armées. Libéré de ses obligations militaires en 1919, Le Chevallier termine ses études et entame une carrière d’illustrateur auprès de la société d'Art Chrétien "Les Artisans de l'Autel" qui regroupe peintres, sculpteurs et décorateurs pour apporter leur collaboration technique et artistique au culte divin. C’est au sein de ce groupe qu’il fait la rencontre de Louis Barillet, peintre décorateur et vitrailliste avec qui il collaborera comme peintre verrier jusqu’à la mort de ce dernier en 1948.

 

En 1927, parle truchement de Robert-Mallet Stevens Le Chevallier et Barillet se voient confier la création et la réalisation du toit en verre du Parloir Rose de la Villa Noailles, à Hyères. Suivront la même années les vitraux de la cage d'escalier de l'appartement/atelier des frères Martel. Ces commandes prestigieuses, associées à leur grande maitrise des effets de couleur et de lumière, les mettent sur le devant de la scène architecturale moderne et leur ouvrant les portes de l'UAM (Union des Artistes Modernes) en 1930.

 

La pratique du vitrail de Jacques Le Chevallier conditionna sans doute une compréhension profonde de la diffusion de la lumière. Couplée à la sensibilité de l’artiste aux débats esthétiques de son temps, ce questionnement aboutira à une remarquable série de luminaires d’une grande modernité, réalisée en collaboration avec l’ingénieur René Koechlin de la fin des années 1920 au début des années 1930.

Usant de matériaux résolument modernes comme l'aluminium et l'ébonite et assemblés au moyen de vis saillantes, leurs formes architectoniques et leur esthétique industrielle participent des expressions créatives les plus remarquables de l'entre-deux guerres. Présentées au Salon d’Automne de 1928, ces luminaires marqueront un jalon dans l’histoire et l’esthétique de l'éclairagisme moderne.

 

Installé dans un atelier de Fontenay-aux-Roses pour ses études personnelles en 1938, Le Chevallier y conçoit ses commandes personnelles de vitraux pour la Ville de Paris ou les Monuments historiques, qu'il fait toujours exécuter par l'Atelier Barillet. A la mort de ce dernier en 1948, il engagera une équipe de technicien pour ce faire.

A côté de la création de vitraux et de luminaires, Jacques Le Chevallier fût également peintre, aquarelliste, graveur et tapissiers auprès des ateliers d’Aubusson. Au grès de ces diverses activités, il participa régulièrement aux Salons d'Automne, des Artistes Décorateurs et des Indépendants ainsi qu’aux Expositions coloniales et de l’UAM et à diverses manifestations d’art religieux. Sa vision moderne et transversale des arts décoratifs lui vaut de nombreuses récompenses Médaille d'Or de la Triennale de Milan en 1957 ou en 1958 le Grand Prix à l'Exposition Universelle de Bruxelles et le titre de Chevalier de la Légion d'Honneur.

 

Théoricien, artiste aux multiples recherches et maître verrier, Jacques Le Chevallier sera également en charge de l’enseignement du vitrail à l'Ecole nationales supérieure des Beaux-Arts de Paris entre 1952 et 1965.

Continuant le dessin vitrailliste, la peinture et la gravure jusqu’à la fin de sa vie, l’artiste s’éteint en 1987, à l'âge de 90 ans.

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