Jean Lurçat, né à Bruyères en 1892, commence par des études de sciences avant de se tourner vers la peinture. Il part à Paris en 1912 pour suivre les cours de l'Académie Colarossi, puis est appelé sous les drapeaux en 1914. Malade, il doit interrompre son service militaire et retourne chez ses parents. Durant sa convalescence, il se consacre à la peinture et réalise sa première lithographie. En 1917, il expose pour la première fois à Zurich, et après avoir voyagé à travers l’Europe, il s’installe définitivement à Paris en 1920. Il y expose ses premières œuvres en 1922, et commence à collaborer à la création de décors et de costumes pour des pièces, dont le ballet Le Jardin Public, inspiré des Faux Monnayeurs d’André Gide.
Dans les années qui suivent, Lurçat poursuit ses voyages, découvrant l’Espagne et l’Afrique du Nord en 1923, et s’imposant progressivement sur la scène internationale. Il connaît un grand succès, exposant à Paris, Londres, New York et Chicago. En 1932, il participe à l’exposition Sélections à New York, aux côtés de Picasso, Matisse, Braque et Dufy. Il collabore avec ce dernier en 1941-1942, avant de prendre un tournant dans sa carrière en s’engageant politiquement. Durant l'Occupation, il rejoint la résistance communiste avec Tristan Tzara et dirige la revue Liberté. Parallèlement, il réinvente la tapisserie et réalise plusieurs œuvres majeures, dont l’Hommage aux morts de la Résistance et de la déportation pour le Musée d'Art Moderne de Paris en 1954.
Tout au long de sa carrière, Lurçat s’illustre dans de multiples domaines : il crée des lithographies, des bijoux, des céramiques, mais aussi de nombreuses illustrations pour des écrivains comme Paul Éluard, Guillaume Apollinaire et Pablo Neruda. Son travail est marqué par une forte volonté de renouveau technique, notamment dans la tapisserie, où il développe une méthode innovante qui révolutionne la discipline. Sa renommée s’étend à l’international et son œuvre est exposée dans des musées à travers le monde.
Jean Lurçat meurt le 6 janvier 1966 à Saint-Paul-de-Vence, laissant un héritage artistique d’une grande richesse, couvrant tous les domaines de l'art visuel et reconnu pour sa profonde influence sur la tapisserie du XXe siècle.