JEAN PROUVÉ (1901 - 1984)
"La règle principale que je me suis efforcé d’appliquer au cours de ma vie était la suivante : un homme est sur terre pour créer, donc ne jamais copier, ne jamais plagier, toujours regarder vers l’avenir en quoi que ce soit, c’était une règle absolue."[1]

JEAN PROUVÉ (1901 - 1984)

Né en 1901 à Paris d’un père artiste et d’une mère musicienne, Jean Prouvé grandit à Nancy d’où est originaire sa famille[2]. Il grandit dans un milieu socialement progressiste, où l’on milite pour "l’art industriel" voué à faire de chaque objet un enchantement pour le quotidien tout en restant abordable au plus grand nombre.

 

De 1916 à 1921 il fait son apprentissage auprès d’un forgeron de banlieue parisienne puis d’un ferronnier d’art parisien. En digne héritier de l’Ecole de Nancy, Prouvé place l’usine au centre de la création et ouvre son premier atelier à Nancy. Il y explore toutes les ressources techniques du métal et évolue rapidement du travail du fer forgé à des applications constructives de la tôle. Ainsi, Prouvé passe de la réalisation de grilles, rampes d’escaliers et verrières à la conception de meubles incluant des "tôles pliées et soudées" avec son Fauteuil de Grand Repos en 1924.

En 1929, il réalise les verrières du magasin Citroën de Lyon et des chaises inclinables à assises rabattables où le "corps creux" en métal plié et soudé ajoute sa résistance à celle du châssis

Le 15 mai de la même année 1929, Prouvé fonde l’UAM (Union des Artistes Modernes) en réaction au conservatisme des Salons établis [3].  Avec ce groupe, il incarne une avant-garde désireuse de concilier modernisme et rationalisme tout en préservant la grande tradition de l'art décoratif à la française. Il en résulte une esthétique épurée de tout artifice, aux structures solides assemblées et articulées par des mécanismes astucieux.

 

De retour à Nancy en 1931, les Ateliers Prouvé se voient chargé en 1933 de plusieurs chantiers d’ameublements pour des institutions publiques. Puis, entre 1936 et1939, les ateliers Prouvé construisent la Maison du Peuple à Clichy, réalisent des "baraques" en kit pour l’armée et conçoivent la maison BLPS pouvant être montée en moins de 4 heures.  Entre 1940 et 1945 et malgré la Guerre, Prouvé maintient l’activité de ses ateliers et toujours dans une logique sociale et humaniste - réalise des maisons pour les sinistrés de Lorraine et des Vosges.

En 1945 il devient maire de Nancy et en 1947 il ouvre une usine à Maxéville.  

En 1949, Jean Prouvé s’associe au cartel industriel de l’Aluminium Français … qui licenciera une partie des salariés en 1953. Cette décision ne passe pas pour Prouvé et ses convictions de patron social. Il démissionne et perd son usine de Maxéville. Un drame social et industriel dont il ne se remettra jamais vraiment. A partir de cette date, Prouvé restreint son activité à celle d’ingénieur-conseil pour la réalisation de grands projets d’architecture contemporaine avec l’idée "qu'il n'y a pas de différence entre la construction d'un meuble et d'une maison".

 

De sa production mobilière à ses projets d’architecture, Jean Prouvé a su rompre avec une certaine tradition créatrice par un esprit d’avant-garde sous-tendu de préoccupations humanistes plus que de rentabilité. Une démarche intellectuelle et créatrice qui conserve aujourd'hui toute son actualité et impose Jean Prouvé comme l’un des plus grands designers du XXe siècle.

[1] Jean Prouvé, 1982, citation écrite à l’entrée de l’espace Jean Prouvé du musée du fer.

 

[2] il est le filleul d’Emile Gallé, maître verrier et fondateur de l’Ecole de Nancy.

 

[3] avec d’autres décorateurs et architectes comme Charlotte Perriand, Charles Édouard Jeanneret, Pierre Jeanneret et Robert Mallet-Stevens.

Toutes les pièces de

JEAN PROUVÉ

Toute la collection
Aucune œuvre n'est disponible dans la collection