LES 2 POTIERS (XXe)
Jacques Serre (né en 1934) et Michelle Bargoin (née en 1936) ont formé le duo de céramistes français connu sous le nom des Deux Potiers, actifs de 1956 à 1970.
Jacques Serre grandit dans un milieu artistique grâce à sa mère, Gabrielle Rochard, une céramiste et décoratrice qui dirigea une galerie de design du XXe siècle dans leur maison familiale à Clermont-Ferrand. Elle se spécialise dans les créations émaillées colorées, signées « Rochard », et transforme la maison en une galerie diffusant du mobilier scandinave, des œuvres de Jean Prouvé et Charlotte Perriand, ainsi que des luminaires de Serge Mouille. Son fils Jacques commence ses études aux Beaux-Arts de Clermont-Ferrand, tandis que Michelle Bargoin poursuit des études en céramique à Bourges sous la direction de Jean Lerat.
Le couple se rencontre en 1952 et commence à collaborer en 1955. Ils se marient et décident de travailler ensemble dans le domaine de la céramique. Ils s'installent au château de Chazeron, propriété de l'ami collectionneur de Gabrielle Rochard, Roger Coulon, et reçoivent leur premier four à gaz en 1956 grâce au père de Jacques. Leur carrière débute alors avec des pièces utilitaires, du petit mobilier et des sculptures sous la signature « 2 Potiers », une marque souvent attribuée par erreur à Robert Charlier et Pierre Langle.
Leur travail se distingue par la superposition des émaux, l'utilisation de teintes sombres et la technique du frottage, qui les démarque de leurs contemporains. Leur production se caractérise par une identité visuelle forte et un renouveau des formes et couleurs typiques des années 1950 en France. Ils créent notamment des modèles de tables inspirés des planètes du système solaire.
Les Deux Potiers connaissent un grand succès avec des expositions régulières, comme au Salon des Artistes Décorateurs dans les années 60. Leur travail est également présenté chez Roche & Bobois grâce aux relations de Gabrielle Rochard. Ils réalisent des projets importants à Clermont-Ferrand, dont la décoration de l’église Saint-Pierre-des-Minimes et les façades de la résidence Epires.
La séparation du couple en 1970 met fin à leur collaboration artistique. Michelle, désormais sous le nom de Michell, se tourne vers la sculpture en terre et lave émaillée, produisant des œuvres monumentales avec des revêtements métalliques jusqu’en 1988. Jacques se concentre sur la lave émaillée en Auvergne.