Pierre-Jacques Barbe, né à Paris le 28 mars 1900 et décédé dans la même ville le 27 avril 2004, est un architecte et décorateur français de renom, membre de l'Union des artistes modernes (UAM). Il commence sa carrière en tant que dessinateur humoristique avant de se tourner vers l’architecture, obtenant en 1928 son diplôme à l'École des Beaux-Arts de Paris. Dès lors, il s'oriente rapidement vers l'aménagement et la décoration de boutiques et d'appartements, se forgeant une réputation dans ces domaines.
En 1929, il devient membre fondateur de l'UAM et est choisi comme délégué adjoint au côté de Le Corbusier pour représenter l'Union au CIAM de Francfort, témoignant de son intérêt pour le modernisme. Pendant cette période, il expose régulièrement ses meubles et maquettes aux salons annuels de l'UAM, tout en réalisant de nombreux aménagements d'appartements, d'hôtels particuliers et de châteaux. Sa carrière moderniste atteint son apogée avec la transformation de l'hôtel Lambiotte à Neuilly-sur-Seine, de 1931 à 1934, un projet qui lui vaut la médaille d'or à la 6e Triennale de Milan en 1936. Ce bâtiment sera ensuite inscrit à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques en 1984.
En 1930, avec sa compagne Louise Venard, qui l'accompagne jusqu’à son décès en 1955, Barbe fonde l'atelier "Installation Meubles Tissus" (IMT), spécialisé dans la tapisserie et la passementerie, qui édite notamment ses propres créations de meubles.
Au cours des années 1930, tout en restant influencé par le modernisme, Pierre Barbe commence à s’éloigner progressivement du fonctionnalisme et du style international caractéristique de l'UAM, qu'il quitte en 1934. Il s’oriente alors vers un classicisme teinté de régionalisme, visible notamment dans ses projets de réaménagement de résidences dans le Nord de la France et en Belgique. Le réaménagement de la maison de Léon Bekaert et la restauration de la ferme du Molinel en 1935, ainsi que ses interventions sur des châteaux comme ceux d’Étréham et de Thury-Harcourt, illustrent ce retour vers une architecture plus traditionnelle.
Après la Seconde Guerre mondiale, il participe au réaménagement de la villa Cavrois à partir de 1947. Son œuvre culmine avec la réalisation de grands domaines, notamment au Domaine des Treilles, dans le Var, de 1961 à 1982, où il restaure et construit un ensemble de maisons qui allient fonctionnalité et respect de la tradition provençale.
Tout au long de sa carrière, Pierre Barbe refuse tout dogmatisme et cherche à concilier harmonieusement classicisme et modernité, s'adaptant aux besoins de son temps tout en restant fidèle à l'héritage du passé. Il demeure actif jusqu’à l’âge de 94 ans, continuant à exercer son art avec passion, avant de s’éteindre à 104 ans. À sa disparition, il est salué par la presse pour son apport significatif à l'architecture et à la décoration. Parmi ses collaborateurs figurent André Szivessy et, dans ses dernières années, Olivier Peyraud.